Booster, achats, bots… les fake de l’influence

Les comptes booster enfin repérés et discrédités ? Peut-être… en tout cas depuis quelques jours, cela bouge un peu dans le monde impitoyable de la micro-influence famille. Des influenceurs lassés de voir les « autres » tricher alors qu’ils font au mieux pour garder un contenu de qualité et une interaction saine avec leurs followers, commencent à parler et à dénoncer ces pratiques. (je précise que ce compte n’est pas lié à l’agence, nous ne savons d’ailleurs pas qui l’a créé)

Evidemment la triche a toujours existé, pas de scoop, mais juste un léger ras-le-bol que nous partageons, surtout quand on apprend que certaines très grosses agences encouragent même leurs influenceurs à participer à ce manège.

Evidemment, ce n’est pas à notre petite échelle que nous rendrons (la paix dans le Monde) l’influence plus saine. Mais laissez-nous y croire un peu (discours de Miss France). C’est une belle histoire de colibri et de petits gestes qui nous laisse penser qu’en en parlant certains, à minima, comprendront à quel point cela peut être néfaste. Mais tout d’abord :

Qu’est-ce que les boost et autres comptes booster ?

Sur le principe, ça peut partir d’un bon sentiment et être réellement naturel. On papote entre influenceurs, on partage nos bons plans, on fait connaissance en message privé et on a envie de se suivre. Se suivre, donc s’aider. C’est ainsi que se forment des groupes puis des comptes, puis une organisation quasi militaire, avec des chefs (modérateurs), des horaires, des règles…

Compte booster influence fake

Le principe est assez simple. L’influenceur qui cherche à augmenter le nombre de ses likes et commentaires et donc son engagement s’inscrit à des comptes privés de « boost ». Nous en avons repéré quelques-uns très rapidement mais bien sûr, il y en a des centaines…

sos_mumboss
mangueananas_
en_fleuraison
hashtagevents30
next.stats
dunord.ausud_
lifestyle.goodvibes
avec_vue_sur_la_lune
gooo.mama
mars_and_venus1
mes_dames_en_folie
friendskidscrea
l_crazyteam_e
hello_spriing
lescopsbeauty
propulsestats
lessuperstars123
partage_decouverte

Ensuite, il « suffit » à l’influenceur de taguer le compte « booster » (afin de prévenir l’administrateur) sur la photo qu’il souhaite voir visiter par tous les membres. Attention pour être discret (lol), le tag est placé à une certaine heure (généralement le soir) et pour une durée définie (généralement la nuit). On remarque aussi que certains, plus malins, cachent le tag sur la 2e ou 3e photo d’un carrousel… Certains comptes booster sont off le dimanche (c’est qu’il faut tout de même se reposer et passer un peu de temps en famille). A partir de là tout s’enchaine : les membres reçoivent les notifications pour aller liker/commenter/mettre en favori les posts et voilà. Ainsi, en quelques heures une publication peut gagner des centaines de « vrais » likes. Enfin, « vrais »… en opposition aux « bots » (robots) qui eux, passent moins discrètement en laissant des formules/expressions toutes faites, parfois assez drôles car n’ayant rien à voir avec la publication en question.

Alors, où est le mal ? Pourquoi booster c’est pas bien ?

En préambule, nous serons extrêmement clairs et sincères : chacun est libre de faire ce qu’il veut. Cependant, il nous semble important c’est de le faire en toute connaissance de cause.

Booster c’est tricher. L’influenceur augmente fictivement son nombre de likes et de commentaires. Oui, il s’agit de vraies personnes. Mais non, elles ne sont pas « réellement » intéressées (même si cela peut arriver) par le contenu. Et non, elles ne sont pas venues spontanément, par envie, par intérêt (sauf à ce qu’on lui rende la pareille), on dira donc par « passion ». Surtout, ce sont des influenceurs, pas de « vrais » utilisateurs.

A partir de là, les taux d’engagement calculés plus ou moins sur la base des likes et commentaires, sont faux.

Les marques, et surtout les plus « petites » – nous pensons ici aux petites entreprises, marques avec très peu de moyens, les créateurs également – qui n’ont pas le temps, l’argent (via des outils ou des consultants éthiques) de vérifier chaque compte, choisissent leurs partenaires sur de mauvaises bases. En vrai, elles ne toucheront pas leur cible. Cela génère ainsi de la déception, des pertes aussi (de temps, d’argent, de produits) et de CONFIANCE.

Ce type de pratique est un à mon sens véritable « danger » (même si au fond, ce n’est absolument pas « illégal »), il engendre un cercle vicieux. C’est une escalade au nombre de likes ! A vouloir toujours faire plus, on s’arrête où ? A des chiffres qui vont faire tellement faux, que la jolie bulle de l’influence va exploser.

Alors pourquoi le faire à la base ? Où l’on parle du mauvais rôle des marques et des mauvaises agences d’influence.

Nous ne pouvions pas écrire sur cette pratique sans être totalement transparents : nous comprenons les premières raisons qui poussent – à minima – à tenter l’aventure des booster et/ou des achats de followers. A savoir, la recherche de visibilité. On crée quelque chose, on a envie que cela soit vu. C’est OK.

« ça fait de mal à personne » (en l’occurrence, si, aux petites marques sincères et ayant besoin de lieu de confiance pour communiquer)

« sinon, les marques ne me voient pas« . En effet, nous le déplorons : beaucoup de marques, via leurs agences de communication ou en direct, ne regardent que les chiffres… et c’est hélas bien dommage (même si compréhensible : on a plus de chance de toucher plus de monde quand l’influenceur est beaucoup suivi). Certes.
Alors, oui les fameux 10K pour avoir le swipe… c’est tentant d’acheter des followers pour les atteindre. Parce que oui, les marques le demandent.
Oui le taux d’engagement est important, car après s’être fait avoir avec les achats d’abonnés, les marques justement, regardent l’engagement. Et donc bing, comme un cambrioleur trouve la solution au nouveau cadenas, les influenceurs ont trouvé un nouveau mode pour fausser leurs statistiques.

Alors, on fait quoi ? Où l’on tente de trouver des solutions ?

On revient aux basiques (on peut rêver non ?), on s’auto-régule ! Tous.

1. Les agences d’influence et les marques prennent le temps de connaitre leurs influenceurs. Ils acceptent de toucher potentiellement moins de monde mais avec des contenus de qualité et une audience bien authentique. Ils ne réclament pas immédiatement les « statistiques » chiffrées mais laissent une place plus importante au qualitatif.

2. En face, les influenceurs se souviennent pourquoi ils ont (pour la plupart) démarré leurs comptes : la passion, le partage, l’envie de faire de belles photos, des stories originales, sans calcul, avec PLAISIR. Ils engagent une vraie communauté, acceptent de ne pas augmenter leurs statistiques démesurément.

Car le message essentiel que nous souhaitons faire passer ici est le suivant : c’est NORMAL. C’est normal de ne pas prendre 1000 followers par mois, ni d’avoir un taux d’engagement de 10%. C’est normal d’avoir des publications qui sont moins vues (Instagram décide, c’est ainsi. Si vous voulez la main complète sur votre support, qu’il vous appartienne, c’est un blog qu’il faut ouvrir).

Tout le monde ne peut pas être suivi par des centaines de milliers de personnes ni avoir une forte croissance régulière. C’est normal. Regardez EtdieuCréa par exemple, historiquement présente sur les réseaux, elle a bénéficié au démarrage de l’ampleur de son blog, puis des nombreuses citations dans des journaux, émission télé, livres, podcast, etc. Et bien, elle n’a « que » 156 000 followers ! Pourtant active chaque jour, story, reels, contenu (qui plait ou non bien sûr) très riche. Minireyve, auteure, historiquement présente également sur instagram (via son blog), ses reels hilarants et ses photos d’une grande qualité, elle n’a « que » 76 000 followers ! CQFD.

Enfin, il est normal de ne pas vivre de son activité instagram. Rares sont celles qui réussissent à pouvoir en vivre. Au mieux, il s’agit d’un revenu complémentaire (et c’est chouette). Il y a un Président de la République, pas dix, sinon, il n’aurait aucun pouvoir. Il y a quelques influenceurs connus, pas un nombre illimité…

Notre humble conseil, chers influenceurs, repensez à la raison première de l’ouverture de vos réseaux sociaux. Retrouvez du plaisir. Ne passez pas des heures à aller liker des gens inconnus. Passez des heures à créer vos contenus, à vous améliorer, à suivre des tutos, à apprendre à faire de belles photos, à utiliser un logiciel de montage, à discuter bouquins ou jouets avec 2 lectrices. Laissez votre compte grandir normalement, c’est à dire quelques dizaines de followers par mois peut-être. Soyez surs de vous, de vos contenus et de votre activité, en phase avec vos valeurs personnels. Participez à l’éducation des marques qui n’auraient pas encore compris votre valeur. Même si peu suivit (en nombre), montrez-leur la qualité de vos followers. L’adéquation qu’ils ont avec la marque en question. Battez-vous aussi pour une micro-influence plus saine. Et sait-on jamais, vous serez peut-être l’influenceur repéré par une grosse marque ou par un magazine !

Enfin, restons bienveillants : on peut se tromper sur des profils (c’est déjà arrivé et cela arrivera à nouveau évidemment, vu le nombre de contacts que nous faisons). Mais nous essayons de faire attention et à notre échelle de donner toujours plus d’éthique aux relations influenceurs. On peut rêver non ? En tout cas, on ne pouvait pas ne rien dire sur le sujet !

Le kit média

Les marques ou les agences les représentant, à la recherche d’influenceurs, demandent très souvent à ces derniers leur « kit média« . Ce terme vient clairement du monde de la presse. Le Media Kit est historiquement la présentation d’un titre de presse proposant des pages de publicité ou publi-reportage à ces prospects et clients.

Aujourd’hui, tout « bon » influenceur a son kit média. Oui et non. Vous n’en n’avez pas ? Tout va bien, ce n’est pas si grave. Alors, pourquoi en faire un tout de même ?

1/ un kit média, c’est pratique : l’influenceur gagne du temps. Une marque lui demande ce qu’il propose comme type de création de contenu et surtout les tarifs associés. Hop, il n’y a plus qu’à lui envoyer le pdf.

2/ un kit média, s’il est bien fait – et nous verrons cela ensuite – ça fait pro. Avoir un kit média, une présentation toute prête, cela signifie que vous êtes un influenceur habitué à travailler avec des marques ou des agences d’influence. Cela peut être rassurant, permettre de montrer que vous êtes au courant des pratiques et qu’au fond, vous êtes « sérieux ».

3/ votre kit média, c’est vous. Il donnera en quelques secondes une idée de qui vous êtes, votre style, votre personnalité, vos valeurs, vos envies.

Excellente transition donc pour parler de ..

L’importance de bien travailler et de soigner son kit média.

En effet, après avoir regardé vos réseaux sociaux, l’entrée principale de votre « chez vous », la marque ou l’agence va découvrir en 2 ou 3 slides qui vous êtes. Il faudra donc bien veiller à soigner particulièrement dans votre kit média :

  • votre orthographe : si vous êtes mauvais, il existe de merveilleux outils de correction. (Antidot notamment que l’on peut plugger sur tous les logiciels, même son outil de messagerie)
  • vos visuels : ce n’est pas un scoop mais vos photos, vos images sont votre reflet. Choisissez-les sérieusement. 4 ou 5 maximums : ils devront couvrir vos thématiques ou vos différentes propositions de création. Par exemple : un photo-montage si vous en faites, un portrait de vous, un portrait de votre famille, une illustration humoristique que vous aimez (pensez à créditer les auteurs), une photo d’un produit que vous avez mis en valeur.
  • les couleurs/ charte graphique. Réfléchissez à l’image que vous souhaitez donner en fonction de vos objectifs et valeurs. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, tout dépend de VOUS : fun, classique, ultra flashy, sobre…
  • vos points de contact : pensez à rendre votre adresse email cliquable, vos liens vers vos différents supports également

Quel format pour un kit média influenceur ?

Un pdf, vous pouvez le créer sous Canva en vous inspirant des centaines de modèles disponibles, même gratuitement. La version payante n’est pas obligatoire, vous pouvez vraiment vous débrouiller avec ce logiciel. Attention à ne pas avoir un fichier trop lourd, c’est pénible à envoyer… évitons les wetransfer si possible.

Deux pages suffisent normalement, l’idée est d’être factuel, rapide et efficace.

Quel contenu pour un kit média influenceurs ?

Encore une fois, il n’y a pas de modèle parfait ou à suivre obligatoirement. Voici ce qu’une marque/agence aimera y trouver :

  • un titre/votre nom de compte
  • une présentation de quelques phrases : un petit paragraphe, dans lequel vous mettez en gras les mots importants. Vous y parlez de vous, du pourquoi ce compte, de votre motivation principale…
  • vos thèmes de prédilection : attention, pas de liste de courses, il faut choisir, montrer là où vous vous spécialisez (jouets, livres, DIY, voyage ?). Si vous êtes multitâches, le « lifestyle » passera parfaitement ou « vie quotidienne » !
  • vos valeurs : quelques mots, ce qui fait que vous êtes vous.
  • des exemples de réalisation, de partenariats marquants (pensez à demander aux marques si elles sont ok pour partager notamment les statistiques de résultats ou les détails de la collaboration, notamment s’il était question de rémunération)
  • vos tarifs (oui parce que c’est un peu ça que l’on attend, cela ne nous empêchera pas, agence ou marque, de négocier mais au moins nous vérifions immédiatement que nous sommes en cohérence avec nos budgets)

Quels statistiques mettre dans son kit média d’influenceur ?

HypeAuditor propose un audit gratuit de son compte, il suffit de s’inscrire, nous vous conseillons fortement de le faire. Cet outil vous donnera de précieuses informations auxquelles les marques accéderont aussi de leur côté, donc autant le savoir avant pour éventuellement améliorer ou justifier des données :

  • Le nombre de followers bien sûr
  • Le taux d’engagement (il dépend des logiciels et plateformes…. toutes ne font pas les mêmes calculs mais généralement cela ne varie pas tant que ça. En gros cela concerne votre capacité à générer des likes et des commentaires de la part de votre communauté, cela est rapporté à votre nombres de followers). Vous pouvez utiliser Socialblade pour avoir un autre taux que HyperAuditor par exemple.
  • Le nombre de vues moyen en stories (pour instagram)
  • Post feed : nombre de vues obtenues (nombre de personnes atteintes/reach)
  • Nombre de vues moyen de vos reels et/ou IGTV
  • Le portrait type de vos followers : sexe/ages/localisation

Voilà déjà avec tout cela, vous aurez un beau kit media complet et utile. Essayer de ne pas trop gonfler vos stats, les agences vérifient généralement avec leurs propres outils. Et cela ne donne pas une bonne impression. Il vaut mieux, dans le cas où vous penseriez vos « chiffres » peu intéressant, les justifier par un petit texte. Vous pouvez être sur une niche, avoir une petite communauté mais très engagée. C’est même tout à fait intéressant pour les marques, ne l’oubliez pas !

Enfin, maintenant que vous êtes équipés, cela ne doit pas non plus vous abstenir d’un dialogue humain avec les agences et marques. Ne balancez pas votre kit média brut au premier contact qui vous propose un « partenariat ». (c’est du vécu)

Enfin vraiment, n’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous aider à construire ou simplement relire votre kit média. Cela sera avec grand plaisir même !

Influence : les blogs sont-ils vraiment morts ?

Ils ont une quinzaine d’années, voire plus pour les blogs précurseurs. Les experts de l’influence et des réseaux sociaux les pensent voués à une mort douce et certaine mais continuent de les respecter pour ce qu’ils ont apporté à leurs lecteurs et aux marques.  Ah c’était chouette les blogs… ces journaux intimes publics (!!) qui permettaient à tous de prendre la souris plume afin d’y relater son quotidien de jeune actif, d’y partager ses recettes, ses looks et ses « bons plans ».

Autrefois fruits de toutes les convoitises, les blogs sont aujourd’hui presque systématiquement laissés de côtés au profit de leurs modernes, rapides et faciles concurrents : les réseaux sociaux.

Bonne idée ?

Mauvaise idée.

Certes être « seulement » blogueur c’est has been, disons que cela ne suffit plus. Un blog, s’il subsiste est inévitablement lié à des réseaux sociaux. Pour faciliter l’annonce des nouveaux billets, leurs partages mais aussi créer du lien, trouver des sujets en interrogeant sa communauté par exemple. Poursuivre les discussions qui ne sont désormais presque plus dans les commentaires jadis si importants.

Blogs et réseaux sociaux sont complémentaires c’est certain.

Pourquoi les blogs sont-ils toujours très intéressants pour les marques.

Parce que Google ! Pour bien référencé son site eshop, sa marque sur le web, même si, là aussi nous en reparlerons le positionnement payant fait sa loi. Les liens naturels sont toujours très prisés. La preuve en est que les blogueurs continuent, comme il y a 10 ans, à recevoir des demandes de publications « d’articles invités » ou autre lien à placer.

Parce que la durée ! Un article de blog permet d’inscrire une marque dans un contexte plus détaillé que sur les réseaux sociaux mais surtout dans la durée. L’expérience utilisateur restera et peut réellement être développées.

Parce que la confiance ! Entretenue durant toutes ces années par les « vieux » blogueurs, le lien avec leurs lecteurs a une valeur extraordinaire. Les taux de transformation (réellement mesurables via des liens trackés) sont très bons.

Des blogueurs parents « traditionnels » toujours au top :

Certes désormais moins nombreux que durant l’âge d’Or, surtout si l’on cherche de « vrais » blogs rédactionnels (le fameux journal intime ouvert) mais les blogueurs ne sont surtout pas à oublier dans une campagne de marketing d’influence.